Je vis dans les moteurs
Le bitume et le gris
Entouré de bancs
Qui pleurent d’ennui
Je suis un arbre
Je suis cet arbre là
Je suis la
Je suis la
Les trams butinent
Des foules immobiles
Aux regards fuyants
Plongés dans leur mobile
Pourtant le pavé brille
Aux rayons du soleil
Mes feuilles scintillent
Mais le monde sommeil
Je suis plantée là,
Ils ne me voient pas
Je suis un arbre,
je suis cet arbre là
Je suis là
Je n’ai pas de fleurs,
Personne ne s’émerveille
Pas un lampadaire
Ni de fruits vermeils
Dansent mes branches
Au-dessus d’une femme
Qui écrit sous sa manche
En séchant ses états d’âmes
Et je suis plantée là,
Elle ne me voit pas
Je suis un arbre,
je suis cet arbre là
Je suis là
Ils me lacèrent
Le temps d’un élagage
Il parait que je m’altère
Moi, je suis fier de mon âge
Arbre des villes
Aux cœurs et lettres gravés
Mon tronc ne brille
Que sous la pisse des roquets
Et je suis plantée là,
Ils ne me voient pas
Je suis un arbre,
je suis cet arbre là
Je suis là
Et je suis plantée là,
Ils ne me voient pas
Je suis un arbre,
je suis cet arbre là
Je suis là
Marie TABUREL